Festival international de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges
31ème FIG - Climat ; Conférences, débats, rencontres littéraires, géonumérique, gastronomie, cinéma, spectacle
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octobre 2020
- vendredi 02 9h00 - 19h00
- samedi 03 9h00 - 19h00
- dimanche 04 9h00 - 20h00
Programme téléchargeable à ce lien
(PDF, 40 pages, 3Mo)
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Saint-Dié pose la question du siècle
Pour nous qui vivons sous des latitudes tempérées, le changement climatique n’est finalement rien qu’une abstraction. Certes, il fait un peu plus chaud l’été, un peu moins froid l’hiver, il arrive – de plus en plus souvent- que nous ne puissions plus skier en moyenne montagne ou naviguer sur nos fleuves mais il serait exagéré de dire que nous souffrons de ce dérèglement du monde. Nous avons encore le luxe de pouvoir nous en tenir à des restrictions minimes : ne pas laver nos véhicules en période caniculaire, circuler par intermittence en ville les jours de pics de pollution, éteindre la lumière en quittant une pièce, pratiquer le tri sélectif. Cette position, somme toute confortable, nous permet d’imaginer un drame à retardement, une catastrophe qui ne nous concernera que plus tard, qui ne frappera que ceux qui sont loin. Depuis la douceur des pièces climatisées dans lesquelles nous évoluons, il nous est difficile de nous figurer l’irrespirable smog singapourien, l’insupportable sécheresse somalienne, la dramatique déforestation brésilienne. Et pourtant, nous serons tôt ou tard arrachés à notre quiétude. La géographie, qu’elle soit mentale ou physique, dans laquelle nous nous représentons est sujette à caution. Le champ des possibles ne sera plus le même lorsque de nouvelles maladies feront leur apparition, que les glaciers auront fondu et que la biodiversité sera réduite à peau de chagrin. Les cartes elles-mêmes sont appelées à évoluer. La fonte des glaces ouvre de nouvelles routes maritimes au Nord, la montée des eaux ne laissera rien subsister des Maldives, les incessants feux forêt ont déjà commencé à anéantir le maquis grec. Si je suis bien conscient que ces ravages font les affaires d’une minorité, je me désole de nous voir collectivement engagés dans ce qui s’annonce être une absolue dévastation de ce que nous avons reçu en héritage et dont nous sommes les dépositaires. C’est parce que je suis attaché à ce cadeau qui nous a été fait, à cet environnement que nous avons en partage et qui conditionne notre bien-être, notre vie, que je ne peux tolérer son altération. En conséquence, je me félicite de ce que le Festival international de géographie de Saint-Dié ait choisi de placer le changement climatique au centre du débat et j’espère de tout coeur que les manifestations, les rencontres, et les conférences qu’il abritera nous donneront la clef de sa régulation. Elle est la taraudante question de ce premier XXIe siècle.
Jean ROTTNER, Président de la région Grand-Est
En fondant le Festival International de Géographie (FIG) en 1990, Christian Pierret a souhaité créer un rassemblement ne connaîssant pas de frontières physiques ni humaines. Lieu de découverte, d'apprentissage, de divertissement et d'échange, le FIG célébre la géographie et la fait redécouvrir sous un nouveau jour. S’appuyant sur la légitimité de Saint-Dié-des-Vosges, la ‹«marraine de l’Amérique», Christian Pierret a marqué le début d'une aventure qui dure...