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La data au cœur du parking intelligent

Dans des villes de plus en plus embouteillées, le stationnement est un maillon clef de la mobilité. Au-delà des données statiques, de plus en plus de données dynamiques sont disponibles en open data, notamment grâce au développement des capteurs. Des données qui intéressent les acteurs publics comme privés, avec pour perspective de proposer l’offre de stationnement la plus complète possible aux usagers.

En France, on estime que 15 à 30% de la circulation en ville est due à la recherche de places et 70 millions d’heures seraient perdues de ce fait… Si le sujet touche les grandes villes, il est également critique dans les villes moyennes où le véhicule individuel reste le principal moyen de locomotion. Mieux exploiter les places de parking vides, réduire le trafic lié aux véhicules en recherche de places, « désiloter » un monde marqué par une grande variété d’acteurs, du particulier aux collectivités en passant par les grands gestionnaires de parcs… le stationnement est au cœur de la « smart city » et d’un foisonnement d’initiatives publiques et privés. Leur point commun ? Utiliser la data, et de plus en plus d’open data, pour optimiser l’offre et enrichir le service aux automobilistes, de la recherche au paiement.

On notera aussi que la “datification” du stationnement est aussi poussée par la réforme du stationnement (loi Maptam) qui incite à une dématérialisation des processus de bout en bout, de la recherche de place à la gestion des  FPS.

Caractéristiques des parkings et zonages

Côté collectivités, le premier chantier a consisté à libérer les données « statiques » du stationnement en voirie et en ouvrage. Une requête sur data.gouv.fr montre plus de 300 résultats sur le mot-clef « stationnement » avec des villes de taille très diverses. Localisation des parkings, zonages tarifaires, emplacement des places PMR et des horodateurs figurent parmi les données les plus couramment publiées. Des données très appréciées des calculateurs d’itinéraires et plateformes cartographiques (Mappy, TomTom, Here, OpenStreetMap) des services spécialisés comme Jaccede.com ou l’appli “stationnement handicapé”, une application comme Parking gratuit ou un acteur international comme Parkopedia. Dans le cadre de la loi réforme du stationnement, les collectivités partagent aussi les données liées aux zonages / tarifications  avec par exemple la plateforme créée par Versailles, qui cible dans un premier temps les prestataires européens (ou chinois) proposant de réserver des places dans cette ville hyper touristique..

Disponibilité des places en temps réel

Plus complexes à délivrer – puisqu’elles nécessitent des systèmes de comptages/ liaisons radios – les données de disponibilité des parkings en open data sont moins fréquentes. On les trouve par exemple sur le site de la Roche-sur-Yon et sur les portails data de métropoles comme Nantes, Lille, Bordeaux , Lyon ou le site de la Saemes. Ces données constituent une aide à la décision pour l’automobiliste (probabilité de trouver un stationnement) directement accessible sur leur mobile via des applications comme Nantes dans ma poche ou OPnGO. Faciles à collecter pour le stationnement en ouvrage, l’ambition de nombreuses collectivités est de proposer une offre de « smart parking » sur toutes les places de stationnement sur voirie. Des capteurs au sol ont été testés par des villes comme Nice, Toulouse ou encore Sète mais avec un succès mitigé. Ces capteurs prospèrent surtout dans les parkings privés, grandes surfaces ou aéroports (avec parfois des données en open data). Les villes semblent aujourd’hui leur préférer l’analyse d’images vidéo, les caméras pouvant aussi être utilisées pour le contrôle du stationnement payant. Soissons déploie ainsi la solution de ParkingMap qui analyse l’occupation de la voirie grâce à des boitiers vidéo doté d’un algorithme d’analyse d’images. Avec un usage double : la réalisation d’analyses quantitatives (durée, profil des véhicules stationnés) et l’occupation des places en temps réel via une application gratuite.

Proposer une vision complète de l’offre

Le stationnement ne se limite pas aux places en ouvrage ou sur la voie publique. Bailleurs, hôtels, particuliers… partagent de plus en plus leur places de parking inoccupées. Avec à la clef un foisonnement de startups : Prendsmaplace.fr, Monsieurparking  et Parkadom  (entre particuliers), Bepark.eu (entreprises), Yespark.fr  et Zenpark.com (qui ciblent les bailleurs, les gares, les administrations…). Ces sites, qui se rémunèrent par des commissions, misent sur une visibilité nationale, des tarifs dégressifs ou encore la commercialisation de dispositifs de contrôle de l’usage effectif du parking. Ces startups n’ont cependant qu’une offre limitée à un segment de marché, aussi pour proposer un service plus complet, elles utilisent de l’open data. Ces startups ouvrent parfois leurs données à des tiers : Mappy utilise ainsi les API de plusieurs entreprises (OPnGO, Saemes…). Ces données intéressent aussi les collectivités, comme à Saclay où le projet Moov’Hub mené avec plusieurs startups, vise à fournir à l’usager une information exhaustive sur l’offre locale de stationnement, publique ou privée.

Rédacteur : Olivier Devillers, pour OpenDataFrance

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Interviews

Valérie Eynaud, Chef de Projets Digital Saemes

Henri de la Porte, ParkingMap

Cyrille de Villèle, Digne-les-Bains

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