Comment le Centre d’activités « Valorisation des données » est venu à l’open data ?
A l’origine le centre d’activités Information géographique faisait partie d’un service plus large, dédié au numérique à la fois à l’aménagement numérique et au SIG/observatoire/Topographique. Quand un collectif local est venu nous solliciter en 2011 pour ouvrir les données de la collectivité, on s’est tourné assez naturellement vers nous car nous avions une certaine antériorité sur le sujet. En effet, la directive Inspire (2007), qui ratisse très large – elle concerne aussi bien le cadastre, les transports que les données environnementales – nous avait servi de répétition générale à l’ouverture des données. Elle a imposé la normalisation des données et obligé les collectivités à rendre ses données géographiques consultables par des tiers. Grand Poitiers a du reste été collectivité pilote pour la passerelle Inspire nationale. Elle implique aussi un travail d’animation auprès des services métiers pour organiser la collecte des données. Enfin, on estime que 70% des données locales sont des données géographiques : en s’attaquant aux données géographiques, on a fait une grande partie du travail !
Sur les données foncières, quelles réutilisations constatez-vous ?
Comme dans la plupart des collectivités on mesure très mal les usages… Maintenant, je constate que les services ne m’appellent plus pour me demander des données et je suis régulièrement interpellée dans le couloir sur la mise à jour de telle ou telle catégorie de données. C’est signe qu’elles servent mais je ne sais pas exactement pour quel usage ! Autre fait marquant : avant, nous signions des conventions à tour de bras pour que les notaires, les agences immobilières, les délégataires (…) disposent d’un accès au SIG. Maintenant, ils ne m’appellent que lorsque le site SIG est en rade. Or, grâce à la passerelle Inspire et à nos API, qui synchronisent nos données avec data.gouv, elles sont toujours disponibles. Entre le temps gagné, les impressions évitées, les communications téléphoniques en moins, ce sont des économies significatives qui ont été réalisées !
Quelle marge de progression ?
Le secteur des SIG est précurseur dans le domaine de l’ouverture des données sur la partie normalisation et création d’une culture de la donnée mais il reste des améliorations à apporter sur l’ergonomie du service. Au niveau interne, on a rationalisé la collecte et la diffusion des données géographiques : l’ajout du mot clé « donnees ouvertes » suffit pour que les données SIG soient publiées sur nos portails open data et SIG. Et grâce aux API, il n’y a pas de doublon. Un effort de simplification reste en revanche à faire au niveau des portails régionaux et nationaux. Pour data.gouv, la passerelle existe mais ce n’est pas la seule porte d’entrée sur les données spatiales (Géoportail, Géoportail de l’urbanisme, Géocatalogue…), celles-ci, gérées par des administrations différentes, ne communiquant pas toujours entre elles. Idem au niveau régional : il faut absolument que les échanges avec Pigma, l’IDG régionale, passent par des API. Mais nous y travaillons !