Histogramme*
L’histogramme issue de l’observatoire met en évidence une progression continue du nombre d’organisations ouvrant leurs données entre 2016 et 2025. Si une nette accélération s’est amorcée à partir de 2020, nous distinguons en 2025 un nouveau pic avec plus de 1500 entités ayant ouvert leurs données. Notons toutefois que l’observatoire a connu deux années blanches (2023 et 2024) pour lesquelles nous n’avons aucune observation chiffrée. Ce pic de l’année 2025, doit donc être nuancé.

* En 2025, OpenDataFrance a créé un nouveau « type d’organisation » rassemblant les DROM-COM dans une même catégorie (les précédentes années, ces territoires étaient comptabilisés et englobés dans la rubrique « Autres ») – Mise à jour le 1er septembre 2025
Le nombre de jeux de données
Pour les communes, le nombre de jeux de données ouverts passe d’environ 550 en 2022 à 800 en 2025. Quant aux EPCI (établissements publics de coopération intercommunale), ce nombre évolue également, pour passer d’environ 250 jeux de données ouverts en 2022 à environ 490 en 2025.
À l‘inverse, l’ouverture des jeux de données reste relativement stable pour les départements, les régions et autres structures (syndicats mixtes, service central d’un ministère, … etc).
Analyse approfondie depuis 2020
L’évolution quantitative de l’ouverture des données publiques en France ne se résume pas seulement à une simple accumulation chiffrée. Elle s’impose aujourd’hui, comme un levier d’innovation administrative, d’optimisation des politiques publiques mais aussi de modernisation de la relation à l’usager.
La hausse des organisations depuis 2020 qui ouvrent leurs données montrent que les établissements publics s’approprient de plus en plus les valeurs fondamentales de l’open data. Effectivement, la transparence, le partage et la réutilisation des informations sont au cœur des stratégies, signe d’une culture administrative qui évolue vers plus d’ouverture.
Disparité en fonction du type de collectivité
Les communes jouent un rôle moteur dans l’ouverture des données sur le territoire. Elles sont nombreuses, en contact direct avec les citoyens et proches des enjeux de proximité.
En ce qui concerne les EPCI, ceux-ci illustrent une dynamique de mutualisation de l’expertise technique et de rationalisation des moyens. Ils travaillent ensemble pour partager leurs compétences techniques et optimiser l’usage de leurs ressources en améliorant leur accessibilité et leur efficacité.
En revanche, pour les départements, les régions et autres structures, la progression de l’open data est stable. Elle est marquée par des dynamiques différenciées selon les échelons territoriaux. Cela s’explique par la complexité de l’écosystème administratif ou leur niveau administratif différencié.
Une couverture territoriale à géométrie variable
La dynamique des territoires que nous observons, ne suffit pas à garantir une couverture territoriale équilibrée. Nous remarquons une corrélation forte entre richesse administrative (services numériques structurés, des directions informatiques dédiées ou des équipes spécialisées en données) et niveau d’ouverture. Les territoires urbains, bien dotés en ressources, sont ceux qui publient le plus de jeux de données.
Aussi, des disparités territoriales persistent. Certains territoires jouent un rôle moteur dans l’ouverture des données, tandis que d’autres peinent à suivre cette dynamique pour différentes raisons conjoncturelles. Ces écarts d’engagement trouvent un écho encore plus marqué lorsque nous examinons la répartition géographique des organisations à l’échelle nationale.
En définitive, si la tendance générale à l’ouverture des données témoigne d’un progrès indéniable, elle reste inégale dans sa distribution territoriale. Ce constat vient interroger la capacité de l’État et des institutions à diffuser équitablement les outils et les moyens nécessaires à une gouvernance ouverte, inclusive et durable. L’essor de l’ouverture des données en France est donc marqué par une forte hétérogénéité territoriale.