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Entretien avec Cyrille de Villèle, chargé de mission open data de Digne-les-Bains

Dans le cadre du dossier La data au coeur du parking intelligent , Cyrille de Villèle, chargé de mission open data au service Communication de la ville de Digne-les-Bains, nous explique la démarche de la Mairie.

Pourquoi s’intéresser à l’open data dans le domaine du stationnement ?

Le stationnement est un sujet hyper sensible pour une petite ville comme Digne-les-Bains. Quel élu n’a pas été pris à partie par les commerçants sur le nombre de places disponibles et les tarifs pratiqués ? L’open data participe à un devoir de transparence des collectivités, ne serait-ce qu’en permettant des comparaisons d’un territoire à l’autre. Il s’agit ensuite d’un indicateur de flux important pour piloter la ville : la politique de stationnement – un horodateur est-il légitime dans une rue ou il y a si peu de transactions, signe d’une faible rotation ? – mais aussi la stratégie d’attractivité touristique et commerciale du centre-ville. C’est enfin un vecteur de développement de nouveaux services : la localisation des parkings, les zonages tarifaires sont utiles pour de nombreux acteurs, à commencer par les applications GPS.

Libérer les données de stationnement se révèle compliqué…

A Digne-les-Bains nous avons 12 horodateurs fournis par Presto park https://prestopark.com/. Toutes les données sont centralisées dans un serveur situé à la police municipale et accessibles dans un logiciel métier. Celui-ci autorise, même si ce n’est pas très facile, des extractions. Une fois extraites, ces données ont dû être anonymisées (retrait des plaques d’immatriculation considérée comme une donnée personnelle par la Cnil) avant d’être publiées sur le portail régional Data sud https://www.dignelesbains.fr/coordonnees-et-horaires-de-la-mairie/open-data/. Nous publions également la localisation et les capacités des parkings publics et le volume de forfaits post stationnement (FPS) qui ont remplacé les amendes.

Comment avancer sur ce sujet ?

Le principal problème est celui de la multiplicité des acteurs. On a des constructeurs de parcmètres – avec une partie logicielle qui génère de la donnée- des opérateurs totalement intégrés (du hard au soft) mais aussi des intervenants spécialisés dans la seule commercialisation du stationnement : les Whoosh et autres Pay-by-phone sans compter les startups positionnées sur un créneau particulier comme la location de parking entre particuliers. Au niveau de la collectivité, dans le cas de marchés concédés, on peut imposer l’open data au prestataire via le cahier des charges. Pour des petites villes qui gèrent le stationnement en régie, c’est plus compliqué car il faut réaliser en interne le traitement des données. Il n’est pas non plus évident de définir la donnée à libérer, son degré de précision, sa granularité. Sans parler de la fourniture de données temps réel qui exigent des moyens techniques conséquents. Il y a un vrai travail à faire sur ce sujet.

Propos recueillis par Olivier Devillers, pour OpenDataFrance