Pouvez-vous nous présenter Trambots ?
Bordelais, j’ai suivi avec intérêt l’ouverture des données initiée par la métropole. Partant du constat que les détenteurs de smartphones utilisent peu les applications mobiles et de plus en plus les messageries instantanées comme Facebook Messenger ou WhatsApp, avec mon associé, Louis Delavaux CEO de la startup, nous nous sommes lancés dans la création de chatbots. Dans un premier temps nous avons souhaité proposer un service qui facilite la mobilité et contribue à créer une communauté sur le territoire de la métropole. C’est ainsi qu’est né Trambots qui indique les prochains trams passant à proximité de l’utilisateur. Les requêtes se font en langage naturel et viennent alors solliciter des serveurs qui nous permettent de restituer l’information utile au bon endroit et au bon moment. Le succès a été immédiat et il n’a fallu que quelques semaines pour que le bot soit utilisé par 5000 personnes. Nous nous sommes ensuite intéressés à tous les modes de déplacements et surtout à d’autres villes. Nous répondons désormais à des appels d’offres pour proposer notre chatbot à des métropoles souhaitant valoriser leurs données en open data et avons commencé à travailler avec Nice Côte d’Azur. Notre chatbot génère aussi des statistiques d’usages qui permet aux collectivités de mieux connaitre les pratiques de déplacement des utilisateurs, et notamment les 18-25 ans, notre cœur de cible.
Quelles données ouvertes utilisez-vous ?
Au départ nous avons utilisé les données de la métropole bordelaise qui reste notre terrain d’expérimentation pour imaginer de nouvelles fonctionnalités. Mais nous sommes surtout connectés aux API de Navitia / Kisio digital qui nous permettent d’être présent dans 44 villes (Strasbourg, Lyon, Toulouse, Marseille…) avec près de 50 000 utilisateurs. Avec Navitia, nous accédons en effet à des données « propres », structurées, enrichies de données temps réel que nous intégrer ensuite au chatbot. Trambots doit ensuite être adapté aux spécificités des territoires, le contexte n’étant pas exactement le même à Bordeaux qu’à Toulouse ou Nice. Nous sollicitons également les acteurs privés spécifiques à chacune des villes tels que Yugo (scooter en libre-service) ou Citiz (autopartage) pour récupérer leurs données (stations/localisation, disponibilité des véhicules…) et enrichir Trambots. L’idée étant de proposer un véritable outil multimodal à nos utilisateurs qui sont les citoyens de ces smart cities.
Quelles améliorations attendez-vous pour utiliser davantage l’open data ?
Nous sommes très fans de l’open data sans lequel Trambots ne pourrait pas fonctionner. Nous espérons que l’ouverture va s’amplifier, pour nous permettre d’élargir notre offre de services et imaginer des chatbots thématiques. Il faut ensuite que cette ouverture respecte des standards pour que les données soient facilement intégrables et que nous puissions construire des briques de services qui fonctionnent partout, quelle que soit la ville et notamment en dehors des grandes métropoles.